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Channel: Luciamel

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin...

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photo (c) Luciamel, Cergy, bords de l'Oise, le 23/06/13

 

 

 

 Belle lurette et  tout de go. Ca fait belle lurette que je n'ai écrit, et je m'y mets tout de go.

 

Les voyages font partie de mon arbre généalogique, de ma génétique, de ma vie, de mon être, comme la saudade est la source des vagues qui ensorcèlent ma vie.

 

Depuis que j'ai déménagé (voyez les épisodes précédents) je voyage. Tous les jours. Je prends le train et j'admire le paysage. C'est beau un train de RER A qui roule (moins quand il reste en rade sur la voie... et qu'il vous mène avec 30 minutes de retard à destination). Je ne me lasse pas de photographier de mes mirettes les arbres, le ciel, puis le fleuve et la rivière qui finissent par s'emmêler les pinceaux quand ils se croisent à Conflans "fin d'Oise". 

 

Plus trop le temps de venir vous raconter des bafouilles ici, mais alors, qu'est-ce que je lis ! (et dors... comme il est doux de poser sa tête contre le mur du wagon et de juste se laisser bercer par le mouvement de la rame, le RER A est, matin et soir, un gigantesque dortoir pour les travailleurs de ce pays : n'oubliez pas que sur les 26 millions d'actifs, environ 20 millions se lèvent tous les jours et affrontent un réel social de plus en plus tendu... ils contribuent à la richesse du pays, ils paient les impôts qui font tourner le bitogno, ils portent sur leurs épaules le destin de 61, ou 62, millions de Français (et autres)).

 

Donc, je lis.

 

Il se trouve que tous les livres que j'ai "parcourus" ces deux derniers mois ont trait au voyage. Ca s'est fait tout naturellement, ou en synchronicité...

 

Tout d'abord, et parce que je n'en avais pas encore parlé, ceux de Julie et d'Aude, dont nous avions salué la parution et le lancement lors de notre dernier MDB.

 

Aude Le Corff... toute frêle, toute douce... comme la petite fille qui nous raconte l'histoire de Les arbres voyagent la nuit. Car c'est bien elle la narratrice, même si elle se cache derrière un nom d'auteure... Voyage dans l'enfance, voyage dans la vie de couple, voyage dans la maternité, voyage dans le vieillissement, voyage entre deux identités, voyage au coeur de l'errance de nos vies, celle qui nous mène (comme les héros de son roman) à nous retrouver dans le lieu idéal des retrouvailles, notre nouveau monde, son Eldorado... à elle : le voyage vers le Maroc, lieu magique, sans nul doute. J'ai palpité comme la petite princesse de son conte, j'ai rêvé comme le vieux monsieur, et j'ai dévoré les kilomètres comme ses personnages.

 

Julie Gommes m'a touchée par son style, et son franc parler, on la suit, on y croit, on y est. On l'accompagne dans ses révolutions, dans ces révolutions qui ont fait (et font) l'actualité. Journaliste, elle a suivi les "événements" en Egypte, en Syrie et en Tunisie... excusez du peu. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas froid aux yeux, et qu'elle nous fait comprendre ce que le métier de reporter, ou de journaliste indépendant, a de périlleux. Pourquoi y va-t-elle ? Pourquoi ne se contente-t-elle pas de vivre sa vie à Sète ? C'est un peu ce qu'elle nous raconte dans son petit ouvrage (par la taille mais pas par la qualité) :  Il était une fois les révolutions.

 

Un autre voyage... celui de Charlotte Delbo, découverte grâce à une fidèle lectrice de ce blog. Le récit s'intitule : Aucun de nous ne reviendra. Il commence ainsi :

 

"RUE DE L'ARRIVEE, RUE DU DEPART

 

Il y a des gens qui arrivent. Ils cherchent des yeux dans la foule de ceux qui attendent ceux qui les attendent. Ils les embrassent et ils disent qu'ils sont fatigués du voyage.

Il y a les gens qui partent. Ils disent au revoir à ceux qui ne partent pas et ils embrassent les enfants.

Il y a une rue pour les gens qui arrivent et une rue pour les gens qui partent.

Il y a un café qui s'appelle "A l'arrivée" et un café qui s'appelle "Au départ".

Il y a des gens qui arrivent et il y a des gens qui partent.

 

Mais il est une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui partent

une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, où ceux qui sont partis ne sont jamais revenus.

c'est la plus grande gare du monde."

  

 Charlotte Delbo nous fait revivre par l'esprit ce qui a été pour elle l'inconcevable expérience de la déportation, de la plongée dans les tréfonds de l'humanité (je ne dis pas l'inhumanité, car justement c'est bien ça la terreur, c'est de comprendre que cette horreur-là fait elle aussi partie de l'humanité). J'ai accompagné chacun de ses pas, j'ai ... ressenti...  ce que c'était que d'être en camp, à Auschwitz, dans la boue, dans la saleté, dans le froid, dans la noirceur, dans la douleur, dans la faim, dans l'agonie qui n'en finit pas, dans la vie avec les cadavres, parmi ceux que Dieu a laissés au Diable. Mais, sachons-le, le Diable n'est qu'une partie de Dieu. Et le mal, l'horreur la plus horrible, les crimes les plus atroces sont une partie de Dieu... et tout devra se défaire à un certain moment... Charlotte Delbo se contente (?) de témoigner, de nous faire part de la plus grande atrocité de l'humain contre l'humain. Ca s'est trouvé à Auschwitz, ça se retrouve ailleurs... et est parfois aujourd'hui banalisé (et toujours sublimé par les détraqués que le Diable réussit à embobiner...).

 

Aucun de nous ne reviendra, et elle en est revenue... on ne peut imaginer dans quel état.

 

Je garde non pas le meilleur pour la fin, mais Lis-bonne (Lis-boa), le voyage entre tous, celui qui me ramène à l'être de mon être, à l'essence même de mon voyage.

 

Une étudiante suisse me l'avait offert, il traînait dans ma PAL (ma PAL =  ma "pile à lire", merci Aude !) depuis un moment. Je sais qu'une adaptation en a été récemment faite au cinéma (avec Jeremy Irons, Bruno Ganz et Charlotte Rampling !!!  mais pas encore sortie en France), il s'agit de Train de nuit pour Lisbonne, de Pascal Mercier, auteur suisse alémanique, dont voilà le pitch en vidéo sur Dailymotion, en 1'18". Mon étudiante m'avait dit que c'était le plus beau roman qu'elle ait jamais lu. Je confirme, c'est dense, intense, fouillé, complet, très riche historiquement et culturellement parlant. Le plus beau roman... je n'irai pas jusque là, mais très bouleversant, oui (surtout, vous serez séduits par l'univers, le voyage... les références littéraires et historiques, le suspens). En lisant le livre (je n'ai pas envore vu le film), vous comprendrez mieux, peut-être, le voyage que moi j'ai fait à l'envers, vers vous. En résumé, un Suisse (bernois) de 55 ans (prof lunetteux de latin-grec) qui se retrouve embarqué malgré lui dans un train vers Lisbonne... Voyage sans retour ?

 

La bande annonce du film, Train de nuit pour Lisbonne (à venir...)

 

 


Ich bin der Welt abhanden gekommen...

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20130719-009.jpg Photo (c) Luciamel, Père Lachaise 17/07/2013

 

 

 

Dehors, les enfants crient. Dehors, c'est l'été. Dehors, le temps s'emmêle les pinceaux.

 

22h57 me dit-on sur mon écran, le début d'un dialogue avec vous, de l'autre côté... de... l'océan.

 

Les écrivains vivent en vase clos... les écrivaines, elles, ne peuvent pas à la fois avoir une vie de famille et... sociale/professionnelle... (elles ont plus de mal que leurs confrères concilier vie professionnelle, vie familiale et vie créative... tiens, comme par hasard, une femme écrivain - une écrivaine - sera plus facilement célibataire pour mieux écrire... si elle a mari et enfants, elle aura tendance à abandonner son emploi - et à se faire entretenir par le mari et/ou par la société - pour pouvoir continuer à créer). L'homme, de tout temps, a su, a pu, travailler et mener carrière, d'autant mieux qu'il était marié (et non pas inversement comme c'est encore le cas aujourd'hui pour les femmes).

 

Je suis sur le point de terminer un livre, on ne peut plus classique de chez classique... il se trouve qu'il m'a fallu déménager en banlieue pour avoir le temps de lire... les livres qui restaient entassés depuis des années sur ma P.A.L. (pile à lire).

 

La femme écrivain, l'auteure, l'écrivaine en somme... qui a consacré toute sa vie à cette chose qu'est l'écriture, à cette chose qu'est la création, qui ne s'est pas posé la question - tout du moins pas de manière traditionnelle - du choix de la famille, de la vie de couple, de la maternité... comme devant être au-dessus de tout (über alles). Cette femme, je l'ai découverte en la lisant pour la deuxième fois.

 

Marguerite Yourcenar m'avait séduite autrefois dans L'oeuvre au noir , son roman initiatique et ésotérique qui m'avait tenue en haleine comme le faisaient ceux d'un Hermann Hesse. Là, j'ai été relativement désarçonnée par le choix de l'écrivaine - tant du point de vue littéraire, les mémoires, que de celui du point de vue, celui d'un empereur romain... - j'ai failli abandonner la lecture, au bout de 50 pages, "oh, là là, ça va être trop barbant...", et même s'il s'agissait d'un classique, de l'un des "must" de l'oeuvre de l'écrivaine, j'étais prête à me dire qu'il y avait aussi une part de snobisme intellectuel à devoir terminer le livre... 

 

Autre chose m'a captivée. Est-ce le style, l'écriture ? dont la pureté, l'élégance vous touchent à chaque fin de phrase, à chaque ciselure qui creuse dans votre imaginaire (votre monde intérieur) des objets, des êtres, des émotions, une intériorité... extérieure et lointaine dans le temps. Impossible de replacer le livre sur la P.N.L (pile non lue). Depuis, il fait donc le voyage avec moi, tous les jours, de Cergy à Paris.

 

Hadrien et ses mémoires. L'an... 150 environ. Un empereur romain. La barbe quoi... Eh bien non. Tout le contraire. Cette femme a fini par m'intriguer. Je savais qu'elle avait été la première femme académicienne, qu'elle était homosexuelle et avait fini sa vie aux Etats-Unis avec sa compagne. J'ai découvert à la lecture des Mémoires d'Hadrien (et sur Wikipédia...) qu'elle avait eu (et vécu !) une grande fascination pour l'homosexualité masculine... (sa vie s'était partagée entre des amours pour des femmes et pour des hommes homosexuels), et que son écriture, ses moeurs, sa tolérance, étaient très vastes.

 

Une question qui me taraude depuis belle lurette... l'écriture (littéraire) a-t-elle un sexe ? Yourcenar est l'un des beaux exemples de manifestation de l'esprit (littéraire ou autre) en dehors de l'enfermement dans un corps sexué. Son écriture, comme celle d'un Dostoïevsky, ou d'un Flaubert... n'est pas marquée par détermination génétique sexuelle.

 

 

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Photo (c) Luciamel, Père Lachaise, 17/07/2013

 


 

Je vous laisse l'apprécier (le texte a été publié pour la première fois en 1951, mais a commencé à être rédigé en 1924), citations de l'édition Folio des Mémoires d'Hadrien, 1974 :

 

"Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage", p. 129

 

"La condition des femmes est déterminée par d'étranges coutumes : elles sont à la fois assujetties et protégées, faibles et puissantes, trop méprisées et trop respectées. Dans ce chaos d'usages contradictoires, le fait de société se superpose au fait de nature : encore n'est-il pas facile de les distinguer l'un de l'autre. Cet état de choses si confus est partout plus stable qu'il ne paraît l'être : dans l'ensemble, les femmes se veulent telles qu'elles sont ; elles résistent au changement ou l'utilisent à leurs seules et mêmes fins", p. 130

 

"La faiblesse des femmes, comme celle des esclaves, tient à leur condition légale", p. 131

 

"J'acceptais de me livrer à cette nostalgie qui est la mélancolie du désir", p. 272,  une belle définition de la saudade...

 

 

Il est 00h48... déjà... nous avons changé de jour... de siècle et d'univers...

 

 


 

 

 

 

 

"Les choses telles qu'elles sont"

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20130728-008.jpg Photo (c) Luciamel, Auvers sur Oise, le 28/07/2013

 

 

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Photo (c) Luciamel, face à la tombe de Théo et Vincent Van Gogh, le 27/08/2013

 

 

 

Je voulais participer à La radio de l'été de Lolobobo... mais toutes ces démarches (recopier un réglement, des liens, une profession de foi) pour se maintenir dans une blogosphère de plus en plus carrée (la quadrature du cercle : d'amis, de blogueurs, de connaissances...) m'est de plus en plus difficile à tenir : pas encore bien installée dans mes meubles, et pas encore bien exploré mon nouveau territoire de vie (ici, à Cergy). 

 

Pas encore remis ma blogroll à jour (depuis la fin de Google Reader), pas encore basculé sur Netvibes, pas encore eu le temps, ni l'envie, d'aller voir de plus près ce qui agitait le bocal de mes ami(e)s blogueurs(euses).

 

J'en arriverais presque à faire comme Alina Reyes... ne tenir un blog (fermé aux commentaires) que comme bon me semble. Pour n'y écrire que ce qui me fait plaisir... ou ce qui fait sens au moment où j'entrouvre la porte (la fenêtre) de ma petite vie...

 

J'aime l'idée de la radio de l'été, et je vois apparaître sur mon Facebook les publications quotidiennes de Lolobobo. Alors, je vais faire ma radio à moi, libre, et en exclusivité pour vous (en ce moment une quinzaine de lecteurs par jour).

 

Comme je suis à Cergy (vous l'aurez compris), je vais tout d'abord rendre hommage à Anis (le chanteur de Cergy), lui qui, comme moi, est en partance vers un ailleurs, le sien est Lisbonne ! installé depuis quelque temps là-bas il ne donne plus de nouvelles à son public, ne "produit" plus pour ses producteurs, en somme il bulle... lamentablement...(fabuleusement ?).

 

 

Carminho, Alma... (l'album complet !) quelques fados pour la route... et dans le vent... la pluie... "sao as lagrimas do céu que fazem brotar as minhas" : ce sont les larmes du ciel qui font tomber les miennes...

Quand les saumons s'emmêlent...

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Photo (c) Luciamel, Costa Nova, août 2013.

 

 

Les saumons remontent le courant, pour s'en retourner se reproduire mourir... sur le lieu de leur naissance. Devons-nous, comme eux, toujours revenir aux origines, sans pouvoir nous décoller de ce qui nous fonde, ou de ceux qui nous ont donné le jour ?

 

Dans mon entourage il m'arrive souvent d'entendre les un(e)s et les autres se plaindre de la souffrance que leur père ou leur mère leur ont fait subir, ou des entraves (ces marques indélébiles) que leur enfance a laissées sur leur chemin, dans leur psyché, ou leur quotidien. Comme si leur vie ne pouvait pas décoller... ne pourrait jamais advenir. Certains en ont fait une oeuvre, une recherche du temps perdu (et retrouvé), d'autres un récit fondateur, ou interrogateur, comme une essence de la plainte !

 

Je pense à l'oeuvre découverte depuis peu d'Annie Ernaux, et ses Armoires vides ou La Place... qui nous narrent son enfance meurtrie par ses origines modestes. Les miennes (d'origines) ne le furent pas moins (modestes), je pourrais même ajouter qu'en plus moi j'étais immigrée... Mais, ce n'est pas cela le propos (ni le sien, ni le mien). Le propos est l'origine du saumon... cette source toujours recherchée et longtemps niée... Pourquoi aller vers l'eau douce quand on nage dans l'océan ?

 

Mes parents vieillissent, ils remontent doucement à la source qui les a vus naître... Je me débats, inutilement, pour eux.

 

Peut-on rester dans l'océan ?

 

Pourquoi re(de)venir à notre passé ?

 

Je rêve d'être papillon... un saumon avec des ailes, une sorte de mouette sirène... qui irait de l'eau à l'air, et inversement.

 

L'eau pour vous mes ancêtres, mes parents... et l'air pour mon âme qui est plus libre que... l'air.

 

Un jour écrire un livre, non sur les saumons (trop triste !), mais sur les abeilles ou les papillons, les mouettes... peut-être.

 

Un jour survoler la source... qui m'a vu naître.

 

Et vous en envoyer la carte...


 

 

20130904-072.jpg Photo (c) Luciamel, Barra, la lagune à marée basse, août 2013.

 

 

20130904-021.jpg Photo (c) Luciamel, Barra, la plage, août 2013.

 

 

 

cette très belle version de Fly me to the moon... par Diana Krall (qu'on ne peut pas intégrer sur un blog pour des raisons de droits d'auteur : ce que je comprends, peut-être ne devrais-je pas non plus la citer...).

 

 

Eliza

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La nuit est venue

Eliza.

Tu cours et je te suis

Eliza...

Nos pas finiront

par se rejoindre

Eliza.

Nos coeurs en fusion, quand

le soleil explosera et nous réunira

Eliza...

Cette chanson, Sing to me (hommage à Maria... Callas)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2013_11_11-003.jpg Photo (c) Luciamel, Raseira, le 1er novembre 2013, l'olivier était gorgé d'olives cette année.

 

 

 

 

Ecrire sur le mystère des mystères,

notre venue au monde

notre disparition du monde.

 

Qu'est-ce que le monde ?

 

Je viens de commencer (par hasard ?) un livre qui s'approche de ce questionnement : celui d'Eric-Emmanuel Schmitt, La secte des Egoïstes, dont la 4e de couverture dit :


 

"Et si la vie n'était qu'un songe ?Et si les nuages, les oiseaux, la Terre et les autres hommes n'étaient que visions de notre esprit ? A Paris, un chercheur découvre par hasard, à la Bibliothèque nationale, l'existence d'un excentrique, Gaspard Lanheunhaert, qui soutint cette philosophie "égoïste" dans les salons du XVIIIe siècle."

 

 

C'est étrange parce qu'à la mort de mon père, survenue le 30 octobre dernier, j'ai relié sa disparition à la pièce de Fernando Pessoa, Le marin. Trois soeurs veillent le catafalque où repose leur soeur décédée. Elles parlent. Soudain l'une d'elles conçoit l'existence d'un marin... au loin. Elle finit par se demander si tout, et elles, ne serait pas que le fruit d'un rêve, celui de ce marin...

 


Dans la traduction de Bernard Sesé, aux éditions José Corti :

 

“Pourquoi est-ce que l’unique chose réelle dans tout cela ce ne serait pas le marin, et nous, et tout ce qui est ici, seulement un de ses rêves ?” (p.55)
“Oh, quelle horreur, quelle horreur intime dénoue la voix de notre âme et les sensations de nos pensées et nous fait parler et sentir et penser quand tout en nous demande le silence et le jour et l’inconscience de la vie..." (p.63).
Cinq personnes : Trois Veilleuses, le Marin et “la cinquième personne […] qui tend le bras et nous interrompt chaque fois que nous allons sentir ” – composent ce “drame en âme”.
“Ne sentez-vous pas tout cela comme une araignée qui d’âme en âme nous tisse une toile noire qui nous attrape ?”

 

 

J'ai veillé moi aussi. J'ai senti moi aussi la présence du marin, au loin. 

 

Pour toi mon père, parti en ta 82e année, ce chant qui dit que c'est la douceur... qui t'a tenu la main, celle d'Elisa sans doute, pour t'aider dans ton dernier voyage. Vous êtes deux maintenant qui de l'autre côté m'aidez à rêver... ma vie.

 

 

 

  

Lettres suivies...

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20130526-027.jpg Photo (c) Luciamel, 26 mai 2013, entre Toulouse et Orléans... côté passager...

 

 

 

 

En attendant d'avoir la réponse à l'examen du permis de conduire... que peut-on faire ? ("lettre suivie" qui devrait être déposée dans la boîte aux lettres ce matin, dans une heure... dans 30 minutes peut-être).

 

On se re-repasse le film du parcours, de toutes les erreurs commises, on se demande si à tel endroit (dans le virage, au carrefour, après le feu, en tournant à gauche quand on a mordu sur la chaussée de la route sur sa droite...) c'était éliminatoire... auquel cas c'était après 5 minutes d'examen. Ca voudrait dire qu'ensuite c'était pour du beurre, du pipeau, mais que l'inspecteur a fait comme si de rien n'était (en exagérant tout de même beaucoup les "conseils" de conduite : "passez la troisième, attention au bord de la chaussée, vous allez trop vite, regardez, là, il y a le feu qui est rouge...", mauvais signe tout ça).

 

On écrit un billet... pour relater les affres de cette attente.

 

Déjà cette nuit, des rêves en pagaille avec pour seul thème : l'échec à l'examen. Un vrai cauchemar : la lettre ouverte, avec la mention "refusée", le total des points, 18 (20 sont nécessaires pour le décrocher), la colère "quel sadique, il aurait pu me les donner ces 2 points !"

 

Le soleil brille, il fait froid dehors, comme le jour de l'examen.

 

C'est bien futile tout ça, me dit-on, et sans grande importance quand on traverse une période de deuil. Que nenni, que nenni ! D'ailleurs c'est bien pour eux, qui me regardent (?) de là où ils sont (?) que j'aurais voulu l'avoir cette fois-ci (la 2e). Comme une nique à la mort. Comme un clin d'oeil entre eux et moi. Comme un rire, une joie, qui seraient descendus du ciel.

 

Le destin, je l'ai vérifié moult fois, souvent nous place au bon moment, au bon endroit... Mais on ne le sait qu'après. Cette fois le destin n'a sans doute rien à voir avec l'affaire... juste la vie, dont il faut accepter les hauts et les bas. Et puis, revenir sobrement à la tristesse... du deuil.

 

Alors, je vais remettre en forme le texte, intégrer une chanson (laquelle ?), choisir une photo...

 

La photo, c'est fait. La vidéo, une chanson de Mayra de Andrade, cette belle voix du Cabo Verde ! Elle est en tournée en ce moment.

 

Ce lien youtube Mayra de Andrade donne un bon aperçu de son talent.

 

 

 

         

Je crois qu'il est temps de descendre chercher la "lettre suivie" avec l'annonce... non, je ne serai pas cruelle, je ne vais pas poster le billet sans avoir ouvert la terrible missive.

 

Pause.

 

Le suspense devient insoutenable (pour moi) : la lettre n'est toujours pas arrivée (pourtant elle est partie de Rouen le 21/11/13), en revanche une autre lettre (postée aussi le 21/11/13) m'attendait, en provenance de L'Assurance retraite, avec pour objet "Accusé de réception décès"...

 

"Madame,

 

Mes services ont bien enregistré le décès de

 

[nom de mon père]

survenu le 30 octobre 2013.

 

Je vous prie d'accepter au nom de l'assurance retraite toutes mes condoléances.

[...]

Recevez, Madame, mes sincères salutations.

 

Le directeur"

 

 

lettre.jpg Photo (c) Simon Gaëtan (blog), le 10/10/2009, tableau de Simon Gaëtan (site), "La lettre", mon portrait, en cours de réalisation.

 

 

Allé lucia !

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2013_11_11-042.jpg photo (c) Luciamel, Barra, Aveiro, 11/11/2013, café démonté avant que la mer ne le démonte... (en janvier, l'océan a emporté un café installé à quelques mètres de là).

 

 

 

 

 

 

La luce, lucia...

 

la lumière,

 

il y a un endroit où la lumière ne parvient plus.

 

 

Et de là... la lumière naît.

 

 

Que palpite dans vos coeurs cette lumière-là.

 

Celle qui surgit de l'obscurité, de l'en-deçà de l'au-delà...

 

Des vagues, des tourmentes, des précipices qui veulent nous engloutir.

 

Que nous importe, nous qui sommes depuis des lustres sous les décombres, dans les déchets de l'autre monde, celui dont on disait qu'il nous apporterait le bonheur...

 

 

Ah, ah... ah !

 

socialistes vous vous dites, communistes ou benfiquistes, c'est égal...

 

que des mots...

 

qui passent sur mes plumes comme l'eau de l'océan qui vient nettoyer ma mère la Terre de nos tourments...

 

le CO2, le réchauffement, les guerres, la famine, les pleurs des enfants, les pleurs des grands, mes pleurs, ne sont que goutte de H20... qui bientôt éteindra le feu de nos errements.

 

Du plus profond de nos ombres, celles qui nous font croire que le soleil est une erreur, nous voulons crier notre joie d'exister, notre âme ne pouvant s'éveiller qu'ainsi, dans la terreur, la terre-erreur... de nos peurs.

 

Du miel... aussi, pour nos plaies...

 

On l'appelle l'amour. Ce miel-là est précieux... dans le regard de l'inconnu, dans le chant de l'oiseau, dans les bras de l'amoureux, ce miel-là, savoure-le.

 

 

Qu'est-ce que l'amour ? qu'est-ce que ce miel qui naît d'un rien et qui disparaît... un matin... pour nous montrer qu'il est là, partout et à tout instant, prêt à surgir de tous les pores de notre peau.

 

 

Rien que le souffle qui me maintient en vie, rien que mon cri qui jouit à la vie, rien que mon non ou mon oui...

 

 

Alors, que l'année soit bonne ou pas, on s'en fout... après tout, pourvu qu'elle soit...

 

 

 

 

 

 

 

 

Meu amigo està longe,

(Ary dos Santos et Alain Oulman, interprète Gisela Joao)

 

Nem um poema, nem um verso, nem um canto,
Tudo raso de ausência, tudo liso de espanto
Amiga, noiva, mãe, irmã, amante,
Meu amigo está longe
E a distância é tão grande.

Nem um som, nem um grito, nem um ai
Tudo calado, todos sem mãe nem pai
Amiga noiva mãe irmã amante,
Meu amigo esta longe
E a tristeza é tão grande.

Ai esta magoa, ai este pranto, ai esta dor
Dor do amor sózinho, o amor maior
Amiga noiva mãe irmã amante,
Meu amigo esta longe
E a saudade é tão grande.

 

 

Ni un poème, ni un vers, ni un chant,

tout à ras de l'absence, tout est lisse de silence

amie, épouse, mère, soeur, amante,

mon ami est au loin

et la distance est si grande.

Ni un son, ni un cri, ni un soupir

tout se tait, tous sans père ni mère

ami, épouse, mère, soeur, amante,

mon ami est au loin

et la tristesse est si grande.

Ah... cette blessure, ah ces pleurs, ah cette douleur

douleur de l'amour solitaire, l'amour le plus grand

amie, épouse, mère, soeur, amante,

mon ami est au loin,

et la saudade est si grande.

 (traduction (c) Luciamel)

 

 

 

 


Notre mère

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Photo (c) Luciamel, le 1er novembre 2013, ce n'est pas ta tombe... le fossoyeur s'était trompé... la tienne c'était celle d'à côté... il a dû recreuser...

 

 

 

A toi mon père,

 

ce chant... dont tu me chantais si souvent les louanges... toi, qui as retrouvé ta mère... toi qui as retrouvé ma soeur... toi, dont je devrai un jour chanter les louanges... 

 

A toi ma mère,

 

toi, qui portes la douleur... depuis si longtemps... la tienne d'abord, et puis celle du monde... je voudrais t'en délivrer... alors, comme Zeca Afonso, je te chante la complainte... de celui qui cherche le bonheur de vivre.

 

 

 

 


 

O minha mae minha mae
O minha mae minha amada
Quem tem uma mae tem tudo
Quem nao tem mae nao tem nada *
Quem nao tem mae nao tem nada
Quem a perde é pobrezinho
O minha mae minha mae
Onde estás que estou sózinho
Estou sózinho no mar largo
Sem medo à noite cerrada
O minha mae minha mae
O minha mae minha amada

 

* Quadra popular

 

 

Oh, ma mère, ma mère

oh ma mère, mon aimée

qui a une mère a tout

qui n'a pas de mère n'a rien *

qui n'a pas de mère n'a rien

celui qui la perd est abandonné

oh ma mère, ma mère

où es-tu car je suis tout seul

je suis seul dans le vaste océan

sans peur dans la nuit noire

oh ma mère ma mère

oh ma mère, mon aimée

 

* chant populaire

 

traduction (c) Luciamel

 

 

Desire...

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2014_01_21-004.jpg Photo (c) Luciamel, 21/01/2014, Axe majeur, Cergy.

 

 

 

 

Prendre le large,

ses cliques et ses claques...

Qui n'en a rêvé ?

 

Plus rien à battre,

ni à secouer.

 

Tout nous fait braire,

et suer.

 

Alors...

 

Rien.

 

Que répondre au néant ?

 

Je te tends la main.

Pas bien...

 

Je te souris.

Que nenni.

 

Tout s'efface, face à la nuit noire.

 

L'ombre même disparaît.

 

Celui qui s'y est perdu ne sait plus qui il est.

 

Son coeur bat toujours pourtant, seul guide, seul dialogue pour lui à présent.

 

Petit poucet rêveur... il a depuis longtemps été dévoré par l'ogre... du dedans.

 

Tu lui parles, tu lui tends la main, tu lui souris...

 

Et tu n'entends qu'un cri.

 

Celui de notre humanité...

 


 

 

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2014_01_21-001.jpg  Photos (c) Luciamel, 21/01/2014, Axe Majeur, Cergy.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liens et lieux

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Photo (c) Luciamel, sur la route de Wy-dit-joli-village, dans le Vexin, le 23/02/2014.

 

 

Tous ces liens qui se défont... ceux de ma blogroll (les sites mentionnés à droite de l'écran) qui renvoient maintenant souvent sur des sites fantômes, ou des sites phagocytés par des publicités... Tous ces blogueurs, ces blogueuses, qui ne bloguent plus. Est-ce la fin du Wikio (les blogs étaient classés par notoriété, c'était l'émulation... euh... cette bonne vieille compétition scolaire qui réussit toujours à nous flatter) qui a éteint notre ferveur ? Est-ce la fin de Google Reader (agrégateur de flux RSS, bien pratique) ? Je viens à peine de paramétrer "mon" Netvibes (agrégateur de flux RSS), et je constate qu'effectivement ça ne blogue plus beaucoup dans ma blogroll...

 

Je retrouve la plupart de mes ex-petits-camarades de blogage sur Facebook, ou sur Google +, et j'ai l'impression que la communication s'est déportée sur ces espaces-là (surtout sur Facebook). Finalement, avait-on un blog pour autre chose que ça ? quelques idées lancées deci, delà, quelques commentaires sur l'actualité, quelques coups de coeur musicaux ou autre, et quelques photos... à partager.

 

Et pourtant, j'ai du mal à lâcher totalement le morceau.

 

Cette bouteille à la mer, cette navigation intemporelle, ce lieu que je sens mien, car il n'est que ce que je veux bien qu'il soit, j'y tiens. 

 

Ecrire pour soi, écrire pour l'au-delà... de soi. Quelques regards amis, qui de temps en temps me font signe qu'ils continuent à me lire. Et pour l'inconnu.

 

N'est-ce pas l'essence même de l'écriture ? (tout du moins d'une certaine écriture)

 

J'ai déjà fait escale sur certaines îles de cet océan : Ladies Room, les Epidemik, la RDB, le KDB, le MDB...

 

Le voyageur ne doit pas se désoler des dimensions de la maison qui l'accueille pour quelques nuits ou un an.., ni trop critiquer le repas qui lui est servi, il doit seulement être prêt à... poursuivre le voyage.

 

Retrouver la flamme qui nous pousse à reprendre notre baluchon. Cette ardeur que tous nous avons ressentie un jour en nous : enfants ou adolescents qui faisions (ou rêvions de faire) l'école buissonnière...

 

Tout nous enseigne cela, mais souvent nous ne voulons pas l'entendre. Trop commode de rester à ronronner sur notre sofa.

 

 

 

O lugar, le lieu, (notre place...) de Tiago Bettencourt, avec Diogo Clemente.

 

"onde tudo morre, tudo pode renascer" :

où tout meurt, tout peut renaître".

 

"descobri a casa onde posso adormecer" :

j'ai découvert la maison où je peux m'endormir

 

"aqui tudo é tao novo que pode ser amor" :

ici tout est si nouveau que ça peut être l'amour

 

"jà é dia, e a luz està em tudo que se vê, cà dentro nao se houve o que là fora faz chover, a cidade que hà em ti, encontrei o meu lugar e é em ti que vou ficar..." :

il fait jour déjà, et la lumière est dans tout ce qui se voit, ici à l'intérieur on n'entend pas ce qui fait pleuvoir dehors, la ville qu'il y a en toi, j'ai trouvé ma place et c'est en toi que je vais rester.

 

 

Sur la plus belle planète

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Aujourd'hui...

 

sur la plus belle planète...

 

On se demande parfois ce qu'il en est pour nous tous... nous si beaux, nous si laids... sur la belle planète.


 

 

2014_03_07-001.jpg Photo (c) Luciamel, iris fleuris sur un chemin près de Pontoise, le 7/03/14.

 


De mes doigts, je sens les grains de lumière qui s'écoulent vers le sol, vers le ciel, vers vous...

 

Tiens, on se tient la main...

 

Allez, alllez... on s'encourage, ouh, oh, ah, wouah.... 

 

En résumé :  "la Syrie, l'Ukraine, la France en état de crise, et un certain nombre de questions, Hollande avec son casque chez Gayet, c'est un dictaphone, 5 ans de secrets potentiels qui sont existentiels, où sont ces enregistrements ? mais, mais... ce qu'il est important c'est de savoir où sont les bandes en question, et pour en faire quoi ? il y a, en effet, des points d'interrogation dans cette affaire, avec d'un côté Skakespeare, et de l'autre Faydeau..."

 

Tariq Ramadam et Edgar Morin publient un livre d'entretiens... Tiens, on s'occupe plus de la lumière, que de l'ombre. Ca m'intéresse. Dédiaboliser Tariq Ramadam, ou dédiaboliser Edgar Morin, demande ce dernier...

 

Je ne vous mets pas de liens. Je vous laisse vous interroger, vous aussi.

 

Tiens. Ce soir, à "Ce soir où jamais", sur F2, à la télé, j'ai entendu...

 

"Je suis dans la ligne de Spinoza, c'est-à-dire que des ailes sont apparues chez les oiseaux.", dit Edgar Morin.

 

"Ce que dit Edgar, c'est vrai, je le lui ai dit, moi, en tant que moi, comme il l'a dit, cette position en tant qu'Edgar Morin, ce n'est pas parce qu'il est pro-palestinien, dans ma croyance, il y a une chose que je ne veux pas, c'est... le livre La voix, je m'y reconnais, le vrai pluralisme en France c'est... par exemple, la vraie question c'est... moi, je suis du côté de... ça c'est ce qui m'intéresse", dit Tariq Ramadam.

 

"Il y a cette laïcité au XIXe qui s'est figée. Il y a des maladies de la raison. On utilise des moyens rationnels mais les bases sont fausses. La source de la laîcité c'est la Renaissance, où on interroge le monde. Je suis profondément laïc. Tariq Ramadam voit d'un air sombre cette laïcité, la loi sur le voile, il la voit comme une ombre...", dit Edgar Morin. 

 

"Le mot "les musulmans" ça enferme dans une religion, je préfère dire les Marocains, les Tunisiens..." dit Egar Morin.

 

"Ce que j'appelle dogmatisme c'est quand une théorie refuse le questionnement", dit Edgar Morin.

 

"On est tous en danger de dogmatisme... considérer que mon opinion est vraie pour moi, mais elle est peut-être fausse...", dit Tariq Ramadam.

 

 

Camille, Aujourd'hui... à Ce soir ou jamais, le 18/10/11, et ma soeur Hildegarde... de Bingen...

 

 


Nos coeurs saignent...

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Heart Bleed.., dit-on, en anglais, le coeur qui saigne. On nous a prévenus : "attention ! il s'agit d'une attaque de tous les systèmes de sécurité des sites internet". Depuis deux ans nous pensions être protégés, et nous ne ne l'étions pas. Quelle angoisse ! En effet, c'est la muraille de nos données qui n'était pas infranchissable, nos codes, nos paiements sur internet, notre compte bancaire, nos... mouvements étaient susceptibles d'être interceptés par la NSA, par des pirates, par... tous ces gens qui nous veulent du mal. Bref, nous vivons dans un monde très dangereux. Sachez-le, nous intime-t-on.

 

Et pendant ce temps (ce temps de peur, ce temps qui nous détourne de ce qu'est la vie des gens autour de nous, des plantes qui nous nourrissent, des planètes qui tournent dans le ciel), la Terre s'illumine dans l'univers.

 

Mourez, disparaissez, pauvres humains qui pourrissez le sol qui vous porte, il en surgira toujours quelque chose de bon, quelque chose d'utile pour la planète Terre. La merde (la décomposition, l'humus, la mort) est faite pour nourrir la vie. Alors, mourez et, enfin, vous servirez.

 

N'ayez pas peur. Ni de la mort (le moindre mal) ni de la vie (notre tâche). Prenez à bras le corps la douleur qui vrille en vous le mouvement. Hurlez au ciel votre peine, votre noirceur, votre incapacité à poursuivre le chemin. Vous êtes dans le vrai. Vous seuls qui hurlez, vous seuls qui peinez, vous seuls qui dites l'absurdité du monde, vous seuls pouvez trouver la clé... celle qui ouvre les coeurs qui saignent.


Qu'on arrête de nous intimider sur la pollution (que de chantage pour nous faire porter le chapeau de l'incohérence générale du système), sur nos modes de vie soi-disant irresponsables (trop de déchets, trop d'excès, trop de télé, trop d'internet, de tabac, d'alcool ou de sexe... va finir par nous tuer...). Humains nous sommes, une aberration dans le cycle de vie (roseaux pensants). La conscience, la pensée, la spiritualité nous marquent. Humains nous sommes, humains nous pouvons donner la main à ce qui nous a créé : Dieu, nature, ou hasard...

 

Le chant qui s'élève en nous est la réponse.

 

Alors, écoutons.

 

Nos coeurs saignent...

Bad thrips et cochenilles ont été chassés

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par la pluie...

 

On rêve parfois (souvent ?) de cultiver son jardin, et, à moins d'être Candide, on préfère éviter de courir le monde et ses multiples dangers (guerres, famines, ou tsunamis), et plutôt rester chez soi à défendre son pré carré (carrière, couple, famille, enfants, clan, patrie... ou parti). Pourtant, s'occuper de son jardin, de son balcon, ou de ses plantations, est tout autant source de combats.

 

Mes tulsi (basilic sacré), coriandre, sauge et thym, ont fait les frais, courant juillet (vous savez, au moment des grosses chaleurs - si, si, il y en a eu cette année), d'une attaque  de thrips, selon moi "bad thrips", mais pour d'autres bons insectes pollinisateurs. Le savon noir, et autres traitements naturels, n'ont pas eu raison des petites bestioles, ainsi, ai-je dû me résoudre à les laisser dévorer allègrement la sève de mes précieuses plantes aromatiques. Puis, la pluie, comme une délivrance, est arrivée pour faire fuir les inoffensives, mais néanmoins voraces, bêtes d'août. J'attends maintenant que, d'elle-même, la végétation reprenne ses droits et se remplume, tandis que, tapies dans l'ombre de la terre, les larves des méchants insectes hibernent jusqu'au retour du beau temps...

 

Bad thrips ou cochenilles (qui, elles, ont tout fait pour venir à bout de mon ficus) auront toujours leur heure, les moments de grosse chaleur ou de faiblesse, où ils pourront se liguer contre nous et sucer la sève de nos vies. Les insectes nous survivront...

 

Bad thrips, comme les spams dans nos boîtes mail, ou les commentaires envoyés par des robots sur nos blogs laissés en friche (je viens d'en supprimer 5 ou 6, d'auto-écoles et de serruriers, vantant, dans les mêmes termes exactement, les mérites de l'écriture de mon dernier billet); comme les chômeurs... qui, de par leur nombre croissant, ne cessent de tourmenter les gouvernants et les nantis; comme les morts aussi qui, de par le monde, sont chaque jour plus nombreux... (on parle de surpopulation, on devrait également penser aux millions, aux milliards, de gens qui vont mourir, bientôt...), on s'inquiète de nourrir les vivants, mais qui va pleurer, se souvenir de tant de disparus ? comment la Terre pourra-t-elle souffrir dêtre couverte par tant de cadavres ? Nous les bad thrips de la Terre...

 

Quelle sera la pluie qui la délivrera de nous, nous ses bad thrips ? l'énergie thermonucléaire du Soleil que nous avons voulu imiter ? ou le Soleil lui-même avec une de ses tempêtes magnétiques ?

 

Qui va se pencher sur elle, pour la glorifier ?

 

Mille terres mille vies, Kôichi Kurita, exposition à l'Abbaye de Maubuisson (12 mars au 15 octobre 2014), photos (c) Luciamel
Mille terres mille vies, Kôichi Kurita, exposition à l'Abbaye de Maubuisson (12 mars au 15 octobre 2014), photos (c) Luciamel

Mille terres mille vies, Kôichi Kurita, exposition à l'Abbaye de Maubuisson (12 mars au 15 octobre 2014), photos (c) Luciamel

Du 12 mars au 5 octobre 2014, l'abbaye de Maubuisson poursuit son programme d'expositions monographiques en invitant Kôichi Kurita, artiste japonais.

Son matériau de prédilection est la terre qu'il collecte depuis les années 1990. La première poignée de terre fut celle de son jardin à Yamanashi (Japon). Depuis, l'artiste est engagé dans une démarche unique et remarquable : faire de sa vie un voyage et constituer une Bibliothèque de terres pour les générations futures.

Chaque fragment de terre est minutieusement répertorié, séché, épuré des matières organiques, concassé, parfois tamisé pour obtenir la finesse du pigment. Matière première de ses oeuvres, la terre est multiple, bigarrée à l'image de notre monde, mais jamais échelonnée. De cette diversité naissent des assemblages de couleurs aux géométries variables. Cette progression chromatique nous réapprend l'infinie diversité de la terre, qu'elle est vivante et agissante, et que nous sommes faits de cette vie-là.

Abbaye de Maubuisson, programme

Mon ami Pierrot...

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Barra, 29 octobre 2014, photos (c) Luciamel
Barra, 29 octobre 2014, photos (c) Luciamel

Barra, 29 octobre 2014, photos (c) Luciamel

Lunes.

Nous courons après des Lunes, nous tentons d'en décrocher une... qu'est-ce à dire ? Nos chimères, nos miroirs brisés...

Quelles sont vos Lunes ? où vous emmènent-elles ? vers quelles dérisions, quelles contrées de déraison ?

Certains se cassent le nez, la cheville, ou le dos. D'autres s'adonnent à la boisson, ou à des drogues plus ou moins dures, telles que le café... On essaie, tous, pauvres Terriens, de surmonter la tâche qui nous a été attribuée, par une fée, une sorcière ou un lutin. On avance bon an mal an, cahin-caha, comme de pauvres hères face à leur destin.

J'ausculte mon coeur, je touche mon front : où allons-nous mon âme ? indique-moi le chemin. Et puis je m'en remets au souffle qui nous unit tous à l'un. Je respire, j'expire, et l'air circule entre moi et tous les humains, entre nous humains et tous les êtres vivants.

A quoi bon se désespérer ? à quoi bon parler ? ou même crier ?

Lire, peut-être, mais ça n'est plus d'une très grande portée, en retrouver le goût... au matin. Ecrire, pour soi-même, dans la nuit, comme on allume une chandelle pour accueillir un voisin. Chanter, seul salut au monde qui vient.

Camille en direct à l'émission Ce soir ou jamais, le 7 novembre 2014. Grande émotion à l'écoute de cet hommage à Nina Simone.


The sound of silence

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Photo (c) Luciamel. Razeira, le 25/12/2014Photo (c) Luciamel. Razeira, le 25/12/2014
Photo (c) Luciamel. Razeira, le 25/12/2014

Photo (c) Luciamel. Razeira, le 25/12/2014

Marcher est une belle affaire. En plein hiver, sur des chemins boueux, ou sablonneux, mais, dans ce cas, jalonnés de flaques d'eau. La plupart des gens, tout le monde même, évite les flaques d'eau, les contournant par de nouveaux sentiers dessinés au gré des piétinements. Or, les flaques se trouvent généralement aux endroits n'ayant par permis à l'eau de s'infiltrer, soit ceux qui sont les plus pierreux, sablonneux, et donc les moins glissants. C'est ainsi que j'ai décidé d'aller de l'avant, au beau milieu du chemin, et de marcher sur l'eau... n'ayant plus de boue à mes chaussures, ne faisant plus de glissades, et conservant une allure assurée. Mais pourquoi donc évite-t-on l'eau ?

L'eau est comme le feu. Elle nettoie, relie, tandis que lui transforme, désintègre et purifie. La terre est comme le bois, matières denses qui portent la sève, matières qui donnent corps à la vie, la nourrissent. L'eau dérive de l'air (H20), et grâce au feu redevient air... L'eau est amour, en ce qu'elle représente notre sensibilité, nos émotions. Elle nous enveloppe aux premiers instants, nous parcourt, puis nous imprègne totalement tout au long de notre vie, elle est médium et mémoire. Sur le chemin, nous préférons ne pas trop nous mouiller les pieds... Tous unanimes à plutôt nous dévier pour ne pas être touchés par ce qui nous relie...

Marchons sur l'eau de nos sentiments. Acceptons de moins nous protéger, ne cherchons pas à tout prix à rester au sec. Car, alors, c'est le feu qui viendra unifier.

 

"Hello, darkness my old friend I've come to talk with you again...", The sound of silence...

Hello, darkness my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence.

Paroles The Sound of Silence, Simon & Garfunkel

ElleS

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